À propos...

 

Au cœur de la musique de Martin Moulin, il y a la voix, la voix sous toutes ses formes. Opéras de chambre, livres de madrigaux, solos, pièces chorales en sont la plus naturelle expression. Et lorsqu’il aborde l’écriture instrumentale, elle est envisagée comme extension du domaine vocal (les instrumentistes étant le plus souvent amenés à parler, chantonner, proférer…).

Cet amour de la voix est tressé avec un amour de la langue, des langues. L’œuvre de Martin Moulin avance, sinue, au gré des lectures de textes qui le marquent puissamment, certains utilisés dans sa musique, d’autres tapis, en arrière-monde. Citons (par ordre d’apparition) : Marcel Schwob, Fabrice Villard, Franz Kafka, Paul Celan, Reiner Kunze, Pierre Michon, Julio Llamazares, Dino Campana, Tone Avenstroup ou Marion Richez.

Sa pratique de l’analyse de partitions du passé s’est peu à peu floutée avec sa pratique de la composition. C’est ainsi que sont advenues les réinventions (mot emprunté au compositeur et contrebassiste Stefano Scodanibbio) : ancrées dans une œuvre musicale ancienne, mais résolument personnelles (il ne s’agit ni d’arrangement ni d’orchestration, l’original pouvant n’être d’ailleurs absolument pas reconnaissable), celles-ci jalonnent désormais l’œuvre de Martin Moulin. Die schöne Müllerin (pour deux sopranos et ensemble, 2014-2016, d’après Schubert – commande de la Scène Conventionnée du Mans), En attendant Schippel (pour ensemble, 2019, d’après Schönberg, Schumann, Purcell… – commande de Radio France pour l’émission Création Mondiale d’Anne Montaron), Kinderszenen (pour ensemble, 2019, d’après Schumann – commande de l’Ensemble Offrandes) ou encore Liederzyklus (pour contrebassiste parlante, 2023-2024, d’après Schumann – commande de Laurène Helstroffer- Durantel).

Il y a enfin les rencontres qui font le chemin. Elles sont innombrables, et décisives. Celle avec le metteur en scène François Tanguy fut sans doute à l’origine d’un grand nombre de choix : celui de s’implanter au Mans, de s’engager au sein d’un ensemble, l’Ensemble Offrandes, avec pour port d’attache dès 2010 la Fonderie, au Mans. Là se fomentent la plupart des compositions de Martin Moulin, ainsi qu’un feuilleton musical des plus original, la Fièvre du samedi matin, atelier d’écoute des musiques de création, où se pressent curieuses et curieux (140 épisodes se seront succédés en septembre 2024).

Bien qu’ayant étudié dans les CNSMD de Lyon et Paris entre 1999 et 2005, Martin Moulin est resté autodidacte concernant la composition, discipline en creux de son parcours musical. Convaincu que la composition ne s’enseigne pas, il se passionne pourtant depuis des années pour des formes de transmission renouvelées, joueuses, exigeantes au Conservatoire du Mans et au Pont Supérieur (PESSV), à Rennes. Il s’agit là moins de délivrer un enseignement que de se mettre à l’écoute des tâtonnements magnifiques des musiques en train de se faire. L’Académie des jeunes compositrices et compositeurs de l’Ensemble Offrandes, qu’il a pu mener depuis 2016 avec Bernard Cavanna, Elvio Cipollone, José Manuel López López ou Emmanuel Lascoux, est un exemple de ce soutien constant aux musiques des jeunes générations.

 

 

Catalogue des œuvres

Éléments en cours de rédaction.

 

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Crédit photo : Poline Renou

 

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